أرضية الندوة حول موضوع: “قراءات متقاطعة في: القانون التنظيمي رقم 15-97 بتحديد شروط وكيفيات ممارسة حق الإضراب وقرار المحكمة الدستورية 251.25”

ويتميز حق الإضراب، بوصفه حقًا دستوريًا، بوضع خاص مقارنة بباقي الحريات الجماعية الأخرى، والتي يتم تنظيمها بموجب قوانين عادية، مثل حرية الاجتماع، وحرية التجمهر، وحرية التظاهر السلمي، وحرية تأسيس الجمعيات، والانتماء النقابي والسياسي (الفصل 29 الفقرة الأولى). هذه المكانة الخاصة تعكس أهمية هذا الحق، كما تبرز ضرورة إخضاعه للرقابة القبلية على دستوريته، والتي تتولاها المحكمة الدستورية ضمن اختصاصاتها.

لكن حق الإضراب، رغم كونه حقًا دستوريًا، ليس حقًا مطلقًا، إذ يمكن أن يتعارض مع حريات وحقوق أخرى ذات قيمة دستورية، مثل حرية العمل، وحرية الانتماء النقابي، وحرية المقاولة. كما قد يتقاطع مع مبادئ أخرى، من بينها استمرارية المرافق العمومية (خاصة الحيوية منها)، ومشروعية إجراءات الإضراب، وأمن الأشخاص والممتلكات، ومبدأ التناسب، وحرية الرأي التي تحكم ممارسة الإضراب، والعدالة الاجتماعية، واحترام النظام العام والمصلحة العامة.

ويُعدّ حق الإضراب، باعتباره أحد مكونات القانون الاجتماعي، “حقًا استثنائيًا” مقارنة بحرية العمل. ويتم تقييمه وفقًا لمصادره المتعددة، سواء الدولية أو الدستورية أو القانونية أو الاتفاقية، مع الأخذ بعين الاعتبار تنوع الفاعلين المتدخلين في تنظيمه، مثل الإدارة، والقضاء، والهيئات المهنية.

وفي هذا السياق، تضطلع المحكمة الدستورية بدور أساسي في التحقق من مدى مطابقة القوانين التنظيمية، بما في ذلك القانون التنظيمي 15-97، لأحكام الدستور، وذلك قبل إصدارها وفقًا للآجال القانونية. وتتمثل وظيفتها القضائية في الفصل في مدى دستورية النصوص وفقًا لمنهجية قانونية صارمة تستند إلى حجج قانونية دقيقة، مما يمنح قراراتها حجية مطلقة. ومع ذلك، فإن سلطتها في هذا المجال لا تجعلها “مُشرعًا ثانيًا” أو “مُؤسسًا دستوريًا ثانيًا، ولكنها تحتفظ بصلاحيات مهمة في تفسير مقتضيات القانون بما لا يتعارض مع منطوق وروح الدستور.

وبإقراره للقانون التنظيمي 15-97، يكون قرار المحكمة الدستورية رقم 251.25 قد أتمّ مسارًا إصلاحيًا طويلًا، متوافقًا مع تطور المجتمع نحو نموذج يقوم على التضامن، ويضمن الأمن، والحرية، وتكافؤ الفرص، واحترام الكرامة، والعدالة الاجتماعية، في إطار مبدأ التلازم بين الحقوق والواجبات المواطنة.

وانطلاقًا من وعيها بالتحديات الاستراتيجية المرتبطة بالقانون التنظيمي 15-97، وإيمانا منها بدور الفقه في إثراء وإغناء المعرفة القانونية والدستورية بالنقد والدراسة والتحليل، ووفاءً لتقاليدها الممتدة لأكثر من أربعين عامًا في دراسة وتحليل القضايا الدستورية الكبرى، تدعو الجمعية المغربية للقانون الدستوري (AMDC) للمشاركة في اللقاء العلمي المزمع تنظيمه، لمناقشة المحورين التاليين:

1- مسار إعداد القانون التنظيمي 97-15: أي رهانات؟ أي توازنات؟ أي توافقات؟

2- قراءات في قرار المحكمة الدستورية رقم 251.25 من زوايا مختلفة.

“Lectures croisées de la Loi Organique 15- 97 relative aux conditions et modalités d’exercice du droit de grève

et la Décision 251.25 de la Cour Constitutionnelle “.

Argumentaire

Depuis 1962, le droit de grève constitutionnellement garanti, est dans l’attente de la loi organique qui précisera les conditions et formes de son exercice. Plus de 60 ans après, la Loi Organique 97-15 fixant les conditions et modalités de l’ exercice du droit de grève à été adoptée et validée- avec certaines réserves- par la Décision 251.25 de la Cour Constitutionnelle.

Constamment formulé dans les diverses constitutions qui suivirent ( 1970, 1972,1992 et 1996)le droit de grève est autrement mis en exergue par le dispositif constitutionnel de 2011.

Outre le référentiel préambulaire ,l’article 8 alinéa 1 souligné, la contribution ” des organisations syndicales, des chambres professionnelles et les organisations des employeurs…. à la défense et à la promotion des droits et des intérêts socio- économiques des catégories qu’ elles représentent.” C’ est essentiellement l’article 29 alinéa 2 qui clarifie statutairement le droit de grève défini comme ” liberté individuelle d’action collective ” dont l’ exercice est déterminé par une loi organique qui en fixera les conditions et modalités de son exercice.

Le droit de grève ainsi spécifié et garanti , se distingue, en tant quetel des autres libertés d’ action collective, toutes autant garanties, mais dont les conditions et modalités d’ exercice sont fixées par la loi ordinaire.Ainsi des libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d’association et d’ appartenance syndicale et politique ( art 29 al 1).Pareil statut relevant de ” l’ ordre supralegislatif ” témoigne de l’ importance du droit de grève et de la nécessité de l’ assujettir au contrôle a priori de constitutionnalité dont , entre autres compétences contentieuses, la Cour Constitutionnelle est dépositaire.

Le droit de grève est par conséquent ” un droit constitutionnellement reconnu “, mais il n’ est pas absolu ,d’autant qu’ il peut rentrer en conflit avec d’ autres libertés ou principes également à valeur Constitutionnelle telles, la liberté du travail, la liberté syndicale, la liberté d’entreprise. On citera dans le même sens , le principe de continuité du service public ( tout particulièrement ceux dits ” vitaux “), le principe de légalité des modalités d’ exercice de la grève, le principe de la sécurité des personnes et des biens, le principe de proportionnalité,le principe de liberté d’opinion qui préside à l’exercice du droit de grève,la justice sociale, le respect de l’ordre public et de l’intérêt général.

Instance essentielle du Droit social, le droit de grève est par définition “un droit d’exception ” à la liberté du travail .Il s’ apprécié par référence à ses sources hiérarchisées, conventions internationales, constitution, loi et conventions collectives, compte tenu aussi de la diversité des acteurs qui interviennent dans sa jurisprudence, en l’ occurrence,l’administration, la justice et les représentants des intérêts professionnels.

En parallèle, les attributions dévolues à la Cour Constitutionnelle, par la constitution et la loi organique qui s’y rapporte, est de vérifier la conformité ou non des lois organiques notamment, qui lui sont déférées par les pouvoirs publics, avant leur promulgation et dans les délais de rigueur. A cet égard, la fonction juridictionnelle consiste pour la Cour Constitutionnelle à dire le droit, à juger en droit. Dans cette logique, le pouvoir décisionnel de la Cour assimilé à tort au pouvoir normatif, se mesure à la rigueur méthodologique, la pertinence de l’argumentation juridique, eu égard aussi à l’autorité absolue de la chose jugée qui entoure ses décisions. Ce qui du reste, n’en fait point un législateur second , à fortiori un constituant second.

En validant la Loi Organique 97-15, la Décision 251.25 de la Cour Constitutionnelle achève un long processus de maturation réformiste en harmonie avec le développement d’une” société solidaire où tous jouissent de la sécurité,de la liberté,de l’ égalité des chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la citoyenneté “.

Consciente des défis et enjeux stratégiques se rapportant à la LO 97-15 et fidèle à sa tradition, maintenant quarantenaire, de réflexion et d’analyse sur les grandes thématiques constitutionnelles, l’AMDC appelle à participation à la rencontre scientifique prévue à cette fin autour des problématiques suivantes.

1. Le processus d’ élaboration de la LO 97-15 : Quels enjeux ? Quels équilibrés? Quels compromis ?
2. Lectures dans la Décision 251/25 de la Cour Constitutionnelle.